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Vedette

Il faut cultiver la tradition que nous pouvons appeler l’histoire locale, trésor précieux lorsqu’il est porteur des valeurs que l’expérience, l’exemple, la sagesse, le caractère particulier d’une race laissent en héritage de génération en génération comme une nourriture pour notre pèlerinage dans le temps. – Pape Paul VI

Le chemin de mes aïeux

Vedette

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Ce blog pour vous faire voyager en Bretagne,

la terre de mes aïeux.

 

Ils viennent du Finistère et d’Ille et Vilaine, pour ma branche paternelle et des Côtes d’Armor (anciennement les Côtes du Nord, pour les nostalgiques !) et du Morbihan pour ma branche maternelle. Ils étaient meunier, agriculteur, notaire, journalier, ménagère en tant d’autres professions. Ils ont connu les guerres, les maladies, la prison, les asiles…

Peu importe que je les ai connus ou non, peu importe ce qu’ils aient pu faire de bon ou de mauvais, je les aime ainsi, et les respecte.

Ils sont ma famille.

Du XVI ° siècle à nos jours, je vous propose de les découvrir, de découvrir leur vie, et celle de la Bretagne.

Un grand merci à Patrice, pour ses recherches sur notre famille paternelle.

Le blog de généalogie partagé

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Bonjour à tous,

Les généabloggueurs le savent, nous prenons beaucoup de plaisir à présenter nos trouvailles généalogiques sur nos divers blogs et beaucoup de lecteurs apprécient de les lire.

Il y a donc ceux qui se sont lancés dans l’aventure et qui ont déjà créé le leur et ceux qui hésitent pour diverses raisons (souci avec le maniement de la langue française, peur de manquer d’inspiration, manque de temps, mauvaise maîtrise de l’outil informatique….).

Avec une amie, nous souhaitons donc créer un blog partagé. Le principe est simple : vous nous envoyez vos documents pour illustrer l’article, votre idée d’article, son thème et nous le rédigeons à votre place. Par contre, nous ne travaillerons que sur les documents que vous nous transmettrez pour illustrer l’article, nous ne ferons AUCUNE recherche.

Vous comprendrez bien que le but recherché n’est pas de tenir à jour VOTRE blog mais le blog de PLUSIEURS généalogistes, il se peut donc que nous mettions un peu de temps à publier votre article ou que nous devions laisser la chance à des personnes n’ayant encore pas transmis d’articles.

Le blog sera édité sous la plateforme WordPress.

Vous souhaitez commencer, rien de plus simple. Vous nous transmettez un mail (blogpartage.genealogie@gmail.com) avec votre idée, les illustrations de l’article (actes, photos…) en n’oubliant pas d’indiquer les sources (AD de…, photo personnelle représentant X et Y et éventuellement le lieu et l’année). Lorsque l’article sera rédigé, il vous sera, dans un premier temps, transmis par mail pour accord puis publié sur le blog. Vous resterez libre de le publier sur les groupes de votre choix. Vous pourrez à tout moment nous demander la suppression ou la modification d’un article. Vous serez également responsables des médias que vous nous transmettrez pour illustrer l’article. A la fin de chaque article apparaitra la mention « Article écrit par X pour Y ».

En espérant que ce blog permettra à beaucoup d’entre vous de se lancer dans l’aventure.

Bonne journée à tous.

Victor François KERSANTE et Léontine Marie Rose Victorine BAZIN

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Mes arrière grands-parents maternels : Victor François KERSANTE et Léontine Marie Rose Victorine BAZIN

Signature de Victor François KERSANTE

Signature de Victor François KERSANTE

Victor François KERSANTE, comme beaucoup de bretons à cette époque, est un homme de petite taille, il mesure 1 m 53, il a les cheveux et les sourcils châtains, les yeux bleus, le front haut, le nez moyen et la bouche moyenne, un menton rond et un visage et un visage carré. Son niveau d’instruction générale est estimé au niveau 2 (sait lire et écrire).

Nous sommes le 4 Décembre 1867, il est une heure du matin à Eréac, très probablement au lieu-dit Saint-Maleu (Côtes d’Armor) lorsque Victor François pousse son premier cri, peut-être a t-il réveillé ses deux soeurs et ses deux frères ? Victor François est le sixième enfant du couple Jean Marie François QUERSANTE et Marie Françoise GEFFRAY. Jean Marie, laboureur, est âgé de 46 ans. Marie Françoise, ménagère, est âgée de trente quatre ans.

Acte de naissance de Victor François KERSANTE  - Archives départementales de Côtes d'Armor)

Acte de naissance de Victor François KERSANTE – Archives départementales de Côtes d’Armor)

Acte de naissance de KERSANTÉ Victor François
Acte numéro : 42
Date : 5 décembre 1867
Heure : 08:00
———
Enfant (Naissance)
M
Victor François KERSANTÉ
Naissance
Date : 4 décembre 1867 à 01:00
Commune : Éréac
———
Père
Présence : Présent
Jean Marie KERSANTÉ
laboureur
46 ans
Domicile
Commune : Éréac
———
Mère
Marie Françoise GEFFRAY
ménagère
34 ans
Domicile commun avec le père
———
Officier d’état civil
François Jean PILORGET
faisant fonction d’officier de l’état civil
———
Déclarant
Jean Marie KERSANTÉ
laboureur
46 ans
Domicile
Commune : Éréac
———
Témoin
Jean Louis GEFFRAY
laboureur
32 ans
Domicile
Commune : Éréac
———
Témoin
Jean DOUARD
laboureur
63 ans
Domicile
Commune : Éréac
———
Ont signé
Jean Marie KERSANTÉ
François Jean PILORGET
Jean Louis GEFFRAY

Infos complémentaires
Mentions Marginales

1- A contracté mariage à Mérillac avec RENAULT Eléonore Marie le 26 Juillet 1899

2- A contracté mariage à Mérillac le 05 Mai 1915 avec BAZIN Léontine Marie Rose

Ses parents se sont mariés à Eréac le 22 Juin 1852 où ils s’installent au  lieu-dit Saint Maleu d’où est originaire Marie Françoise GEFFRAY. Jean Marie François QUERSANTE étant originaire de Mérillac (Côtes d’Armor). (Voir l’article la triste vie de Jeanne Françoise Cormault). Le couple aura 7 enfants.

  • Marie Françoise est née le 3 Juillet 1853, elle décède à l’âge de 14 mois le 27 Septembre 1854,
  • Jeanne Françoise Elise Mathurine est née le 6 Juillet 1855,
  • Marie Françoise est née le 9 Mars 1859,
  • François Jean Marie Félix est né le 27 Mai 1862,
  • Jean Pierre Marie François, né le 28 Juillet 1865 qui décède le 7 Septembre 1869,
  • Mon arrière grand-père Victor François,
  • Rosalie Françoise née le 15 Novembre 1871.

Quelques mois après la naissance de la petite dernière, son père Jean Marie François décède à Eréac le 1er Avril 1872.

Les années passent.  Victor François vit entouré de sa mère, de ses frères et soeurs. Il devient cultivateur.

En 1887, alors qu’il est âgé de vingt ans, Victor François est recensé pour le service militaire. Il portera le matricule 1965 de la classe 18887 du bureau de Saint-Malo (Ille et Vilaine). Il sera toutefois ajourné par le conseil de révision pour défaut de taille, la taille minimale requise étant alors 1 m 54. Tout se joue donc à 1 cm près !

Le 21 Juin 1899, il épouse, à Mérillac, Eléonore Marie Célestine RENAULT.

Acte de mariage KERSANTE x RENAULT - Archives départementales des Côtés d'Armor

Acte de mariage KERSANTE x RENAULT – Archives départementales des Côtés d’Armor

 

Acte de mariage de KERSANTÉ et RENAULT
Acte numéro : 5
Date : 21 juin 1899
Heure : 18:00
———
Époux
Victor François KERSANTÉ
cultivateur
31 ans
Naissance
Date : 4 décembre 1867
Commune : Éréac
Domicile
Commune : Éréac
Subdivision : L’équillieu
———
Père de l’époux
Présence : Décédé
Jean Marie KERSANTÉ
laboureur
Décès
Date : 01/04/1872
Commune : Éréac
———
Mère de l’époux
Présence : Présente
Marie Françoise GEFFRAY
ménagère
Domicile
Commune : Éréac
Subdivision : L’équillieu
———
Épouse
Eléonore Marie Célestine RENAULT
ménagère
Naissance
Date : 4 septembre 1874
Commune : Mérillac
Domicile
Commune : Mérillac
———
Père de l’épouse
Présence : Présent
Célestin RENAULT
cultivateur
Domicile
Commune : Mérillac
———
Officier d’état civil
Pierre BOSCHER
Maire et officier de l’état civil
———
Mère de l’épouse
Présence : Décédée
Célestine REGNAULT
Décès
Commune : Mérillac
———
Bans commune 1
Date 1 : 11 juin 1899
Date 2 : 18 juin 1899
Lieu : Mérillac
———
Bans commune 2
Date 1 : 11 juin 1899
Date 2 : 18 juin 1899
Lieu : Éréac
———
Contrat de mariage
Pas de contrat de mariage
———
Témoin (témoin)
François KERSANTÉ
laboureur
37 ans
Commentaire : frère de l’époux
Domicile
Commune : Éréac
———
Témoin
Pierre RENAULT
cultivateur
29 ans
Commentaire : beau frère de l’époux
Domicile
Commune : Mérillac
———
Témoin
François MAGNAN
cultivateur
53 ans
Commentaire : beau frère de l’époux
Domicile
Commune : Éréac
———
Témoin
Mathurin LEBAS
cultivateur
59 ans
Commentaire : ami de l’époux
Domicile
Commune : Mérillac
———
Ont signé
Victor François KERSANTÉ
Eléonore Marie Célestine RENAULT
Pierre BOSCHER
François KERSANTÉ
Pierre RENAULT
François MAGNAN
Mathurin LEBAS

Le couple s’installe ensuite chez le père de Eléonore, Célestin au lieu-dit la Ville Poirier. Ensemble, ils s’occupent des terres de la propriété jusqu’en 1906. Ils s’occuperont alors de leurs propres terres au lieu-dit la Ville es Boquiaux et emploient un domestique cultivateur Jean Chérel âgé de 20 ans.

Recensements de Mérillac 1901 - Archives départementales Côtes d'Armor

Recensements de Mérillac 1901 – Archives départementales Côtes d’Armor

Recensements de Mérillac 1906 - Archives départementales Côtes d'Armor

Recensements de Mérillac 1906 – Archives départementales Côtes d’Armor

Eléonore Marie Célestine RENAULT décède entre 1911 et 1915. Le couple n’aura pas eu d’enfants.

Victor François rencontre ensuite Léontine Marie Rose Victorine BAZIN qui deviendra mon arrière-grand-mère. Bien qu’originaire de Ménéac (Morbihan), elle réside à Mérillac (peut être y exerce t-elle un emploi de domestique ménagère).

Signature de Léontine Marie Rose VIctorine BAZIN

Signature de Léontine Marie Rose Victorine BAZIN

Léontine Marie Rose Victorine BAZIN est la fille de Jean Baptiste BAZIN et de Marie Rose Mathurine GAUDAIRE. Elle est née le 8 Janvier 1889 à Ménéac à une heure du matin.

Ses parents se sont mariés se sont mariés un an avant sa naissance le 10 Janvier 1887 à Ménéac d’où ils sont tous les deux originaires. A sa naissance, ils sont respectivement âgés de 27 et 23 ans et sont tous les deux cultivateurs.

Acte de naissance de Léontine Marie Rose Victorine BAZIN - Archives départementales du Morbihan

Acte de naissance de Léontine Marie Rose Victorine BAZIN – Archives départementales du Morbihan

 

Acte de naissance de BAZIN Léontine Marie Rose Victorine
Acte numéro : 4
Date : 8 janvier 1889
Heure : 13:00
———
Enfant (Naissance)
F
Léontine Marie Rose Victorine BAZIN
Naissance
Date : 8 janvier 1889 à 01:00
Commune : Ménéac
———
Père
Présence : Présent
Jean Baptiste BAZIN
cultivateur
27 ans
Domicile
Commune : Ménéac
Subdivision : La Ville Ean
———
Mère
Marie GAUDAIRE
cultivatrice
23 ans
Domicile commun avec le père
———
Officier d’état civil
Elie Ange PERRET
Maire et officier de l’état civil
———
Déclarant
Jean Baptiste BAZIN
cultivateur
27 ans
Domicile
Commune : Ménéac
Subdivision : La Ville Ean
———
Témoin (témoin)
Joseph GUILLO
cultivateur
55 ans
Domicile
Commune : Ménéac
———
Témoin (témoin)
Jean BAZIN
cultivateur
56 ans
Domicile
Commune : Ménéac
———
Ont signé
Jean Baptiste BAZIN
Elie Ange PERRET
Jean Baptiste BAZIN

Infos complémentaires
Mentions marginales

1- a contracté mariage à Mérillac le 05/05/1915 avec KERSANTE Victor François
2- Décédée à Paris 12eme le 08/08/1955

Léontine Marie Rose Vctorine est donc l’aînée du couple, 4 autres frères et soeurs viendront ensuite agrandir la famille

  • Marie Joseph, née le 13 Janvier 1890,
  • Jean Joseph Marie, né le 8 Août 1892,
  • Victorine Marie Joseph, née le 31 Mai 1894,
  • Arsène Jean Baptiste Alexis Marie, né le 26 Octobre 1897.

Léontine Marie Rose Victorine grandit et part donc s’installer à Mérillac où elle rencontre Victor François. Leur mariage est célébré le 5 Mai 1915 à 9 heures à Mérillac.

Acte de mariage KERSANTE x BAZIN - Comune de Mérillac (22)

Acte de mariage KERSANTE x BAZIN – Comune de Mérillac (22)

Acte de mariage de KERSANTÉ et BAZIN
Acte numéro : 1
Date : 5 mai 1915
Heure : 09:00
———
Époux
Victor François KERSANTÉ
cultivateur
Naissance
Date : 4 décembre 1867
Commune : Éréac
Domicile
Commune : Mérillac
———
Épouse
Léontine Marie Rose Victorine BAZIN
ménagère
Naissance
Date : 8 janvier 1889
Commune : Ménéac
Domicile
Commune : Mérillac
———
Officier d’état civil
Pierre BOSCHER
Commentaire : maire
———
Père de l’époux
Présence : Décédé
Jean KERSANTÉ
———
Mère de l’époux
Présence : Décédée
Marie Françoise GEFFRAY
———
Père de l’épouse
Présence : Présent
Jean Baptiste BAZIN
cultivateur
Domicile
Commune : Ménéac
———
Mère de l’épouse
Présence : Présente
Marie GAUDAIRE
cultivatrice
Domicile commun avec le père
———
Contrat de mariage
Date : 24 avril 1915
Lieu : Ménéac
Témoin : Notaire
JAGUET
———
Témoin
Marie Joseph BAZIN
cuisinière
24 ans
Commentaire : soeur de l’épouse
Domicile
Commune : Paris
Subdivision : 76, rue de Passy
———
Témoin
Jeanne PENCOLÉ
ménagère
58 ans
Commentaire : cousine de l’épouse
Domicile
Commune : Ménéac
———
Témoin
Jeanne GAUDAIRE
ménagère
50 ans
Commentaire : tante de l’épouse
Domicile
Commune : Ménéac
———
Témoin
Victorine ROUVRAIS
Ménagère
28 ans
Domicile
Commune : Ménéac
———
Ont signé
Victor François KERSANTÉ
Léontine Marie Rose Victorine BAZIN
Pierre BOSCHER
Jean Baptiste BAZIN
Marie Joseph BAZIN
Jeanne PENCOLÉ
Jeanne GAUDAIRE
Victorine ROUVRAIS

Infos complémentaires
Mentions contenues dans l’acte

– Victor François KERSANTE veuf de Eléonore Marie Célestine RENAULT

Un contrat de mariage a été établi le 24 Avril 1915 par devant maître JAGUT, notaire à Ménéac.

Contrat de Mariage KERSANTE x BAZIN - Archives départementales du Morbihan

Contrat de Mariage KERSANTE x BAZIN – Archives départementales du Morbihan

Contrat de mariage KERSANTE x BAZIN page 2

24 Avril 1915 – Contrat de mariage

Par devant Maître Jagut, notaire à Ménéac, canton de la Trinité Pohoët (Morbihan) soussigné :

Ont comparu

Monsieur KERSANTE, Victor François, cultivateur demeurant à la Ville es Boquiaux, commune de Mérillac (Côtes du Nord) veuf en premières noces sans enfants de Madame RENAULT Eléonore Marie,
fils majeur de Monsieur KERSANTE Jean Marie et Madame GEFFRAY Marie, les deux décédés, comme étant né à Eréac le 4 Décembre mil huit cent soixante sept,

Et Mademoiselle BAZIN Léontine Marie Rose, domestique, demeurant, au lieu dit de la ville Es Boquiaux
fille majeure de BAZIN Jean Baptiste et de GAUDAIRE Marie, son épouse, cultivateurs demeurant à la Ville Ean, commune de Ménéac, comme étant née en cette commune le huit Janvier mil huit cent quatre vingt neuf.

Lesquels ont arrêté ainsi qu’il suit les conditions civiles du mariage projeté entre eux et dont la célébration aura lieu incessamment à la mairie de Mérillac.

Article premier – Régime

Les futurs époux adoptent le régime de la communauté légale de biens réduite aux acquêts conformément aux dispositions du code civil sauf les modifications ci-après exprimées.

Article deux – Réserve de propres et exclusions des dettes

En conséquence, ils se réservent propres leurs biens actuels et ceux qui leur adviendront par la suite par succession, legs, donations ou autrement, et ils seront personnellement leurs dettes antérieures au mariage et de celles qui leur adviendront par la suite.

Article trois – Apport du futur

Le futur époux déclare apporter en mariage :
1- Les meubles, objets mobiliers, instruments agricoles et bestiaux garnissant la ferme exploitée par le comparant étant d’une valeur déduction faite de tout passif de quatre mille francs.
Duquel apport libre de toutes dettes, il a été donné connaissance à la future épouse qui le reconnait.

Article quatre – Apport de la future

La future épouse déclare apporter en mariage :
1-Les habits, linge, bijoux et objets à son usage personnel estimé deux cent francs.
Duquel apport libre de toutes dettes et charge, la future a donné connaissance au futur époux qui le reconnait.

Article cinq – Donation par le futur à la future

En considération du mariage, le futur époux fait par une première donation à la future qui compte

1- De la pleine propriété de l’universalité des biens et droits mobiliers sans exception qui composeront la succession du donateur
2- et de l’usufruit des immeubles qui composeront la succession du dit donateur.

En cas d’existence d’enfants à la dissolution du mariage, la donation des meubles et objets mobiliers sera réduite à l’usufruit et de l’universalité des dits biens meubles. Dans ce cas la donation jouira pendant sa vie de l’usufruit auquel elle pourra avoir droit sans être tenue de fournir caution ni de faire emploi, mais à charge de dresser inventaire.

Elles sont les conventions des parties.
Dont acte fait et passé à Ménéac en l’étude du notaire soussigné.

L’an mil neuf cent quinze, le 24 avril.

Avant de clôtre et pour se confirmer à la loi, Maître JAGUT a donné lecture aux parties des articles 1391 et 1394 du code civil et leur a délivré le certificat présent par le dernier de ces articles pour être remis à l’officier de l’état civil avant la célébration du mariage.
Et après lecture faite, les comparants ont signé avec le notaire.

Le couple aura 3 garçons et 2 filles:

  • Elie,
  • Emilienne,
  • Rosalie,
  • Arsène,
  • et mon grand-père, Joseph Victor François Jean né le 15 Mai 1926 à Eréac (Côtes d’Armor).

Les enfants n’auront pas la chance de beaucoup connaître leur père. Victor François décède à l’âge de 59 ans, le 18 Juin 1927 à Eréac. Mon grand-père n’est alors âgé que de 13 mois.

Léontine Marie Rose Victorine élève seule ses 3 enfants et ne se remarie pas. En 1955, l’année de son décès, elle réside à Paris dans le douzième arrondissement au 75 rue Picpus.

Elle décède, à l’âge de 66 ans, au 15 rue Santerre dans le douzième arrondissement de Paris (actuelle adresse de l’hôpital Rotschild) le 8 Août 1955.

Un complément d’informations sur Léontine Marie Rose Victorine BAZIN

Un cousin généalogique m’a transmis l’acsendance de Léontine Marie Rose Victorine qui tend à démontrer qu’elle descend dans un premier temps de la petite noblesse bretonne, puis de la haute noblesse (notamment familles DE BRETAGNE et de NORMANDIE) puis des familles royales françaises, dynasties des Capétiens et Mérovingiens et quelques branches de familles royales étrangères.

Toutefois, si je reconnais, pour le moment, pourvoir justifier sa descendance de la petite noblesse bretonne, il me faut continuer à  vérifier son ascendance notamment haute noblesse et familles royales que je ne peux donc confirmer dans cet article. Voir l’article sur son arrière grand-père (Jean Pencolé, Maire de Ménéac).

Jean Marie Urbain ROUILLE et Marie Ange DELAPORTE

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Jean Marie Urbain ROUILLE, Marie Ange DELAPORTE mes arrière-grands-parents

Jean Marie Urbain est un homme de petite taille 1 m 56, il a les yeux bleus, les cheveux et les sourcils noirs, un front bas, un nez moyen, une bouche moyenne, un menton rond et un visage ovale. Voici la description que l’on peut trouver sur son registre matricule (matricule 342 – classe 1880 – bureau de Saint-Malo). Etait-il aussi trapu que l’était mon grand-père, son fils, avait-il des mains aussi larges que les siennes ? Probablement, son métier exigeant une force importante puisqu’il était poseur de rails à la Compagnie de l’Ouest, 4ème et 8ème sections techniques d’Avranches. A moins qu’il était plutôt du genre sec et nerveux. Toujours est-il que cet homme avait des idées politiques bien arrêtées n’hésitant pas à lancer des « Vive Blum ! » à qui voulait bien l’entendre.

En généalogie, il arrive que l’on s’imagine nos ancêtres, souvent en les idéalisant d’ailleurs ! Il fait partie des hommes que j’aurai bien voulu bien connaître.

Jean Marie Urbain est né le 3 Novembre 1860 à Saint-Méloir-des-Ondes, en Ille et Vilaine, à 23 heures au lieu-dit les Clossets. La déclaration de naissance a été effectuée par son grand-père maternel Jean Pierre Guillaume NEVEU, cordier, âgé de 56 ans. Seule sa mère Marie-Josèphe, 29 ans,  est mentionnée sur son acte, il est donc inscrit sur le registre d’état civil sous Jean Marie Urbain NEVEU.

Toutefois, il sera reconnu et légitimé le 9 Janvier 1861 par le mariage de son père Alexis Joseph ROUILLE, alors âgé de 26 ans, avec sa mère. Son patronyme NEVEU est alors substitué à celui de ROUILLE.

AN Jean Marie Urbain

Acte de naissance de Jean Marie Urbain ROUILLE né NEVEU – Archives départementales d’Ille et Vilaine

L’an mil neuf cent soixante le cinq novembre à  neuf heures et demie du matin, par devant nous Charles de Lantivy maire officier de l’état civil de la commune de Saint Méloir des Ondes, département d’Ille et Vilaine est comparu le sieur Jean Neveu, cordier, âgé de cinquante six ans domicilié en cette commune lequel nous a déclaré que Marie Josèphe, sa fille célibataire âgée de vingt neuf ans, domiciliée en cette commune, est accouchée le trois novembre présent mois à onze heures du soir, dans son domicile situé aux Clossets près ce bourg, d’un enfant du sexe masculin qu’il nous a présenté et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Jean Marie Urbain ; les dites déclarations faits en présence des sieurs François MOREL, aubergiste, âgé de quarante six ans, Jean Bondon, garde-champêtre âgé de quarante sept ans, tous deux domiciliés en cette commune appelés comme témoins et qui ont signé seuls avec nous le présent acte que le déclarant dit ne savoir signer, de ce requis après lecture faite.

En mention marginale, nous retrouvons, entre autre, cette annotation :

Par acte de mariage en date du 9 Janvier 1861, l’enfant inscrit dans l’acte ci-contre sous le nom de NEVEU Jean Marie Urbain a été reconnu et légitimé par le sieur ROUILLE Alexis Joseph et par la Mademoiselle NEVEU Marie Josèphe, son épouse – Saint Méloir des Ondes le 9 Janvier 1861

Jean Marie Urbain grandit à Saint Méloir des Ondes au bourg n°71  entouré de ses frères et soeurs, Alexis Joseph né en 1863, Henriette Françoise née en 1865, Guillaume Laurent né en 1867. Un autre frère et une autre soeur naitront mais décèderont très jeunes, Jules Félix né en 1869 et décédé à l’âge d’un mois en 1870 puis Eugénie Françoise Marie née en 1870 et décédée en 1873. Sa dernière soeur Eugénie est née à La Gouesnière (35) au lieu-dit les Mares Durand où toute la famille s’installe définitivement.

En 1881, Jean Marie Urbain, alors domestique, est incorporé au sein du 66ème régiment d’infanterie et sera en renvoyé en congés le 20 Février 1885.

Le 5 Avril 1886, en attendant son passage dans la réserve, il est affecté aux 4ème et 8ème sections techniques comme poseur à la compagnie de l’Ouest. (Voir un précédent article Les poseurs de rails)

Registre matricule de Jean Marie Urbain ROUILLE - Archives départementales d'Ille et Vilaine

Registre matricule de Jean Marie Urbain ROUILLE – Archives départementales d’Ille et Vilaine

Le 30 Août 1886, il épouse à la Gouesnière Marie Françoise Perrine GOUDE, née le 26 Octobre 1859 en cette commune. Le couple déménagera régulièrement, très probablement au gré des affectations de mon arrière-grand-père.

En 1887, ils résident à Créhen au lieu-dit la Ville ès Evens (Côtes d’Armor) où naît Jean Marie Alexis Clément le 23 novembre de la même année.

En 1890, à la naissance de leur fille Marie Lucie le 28 Septembre, le couple est domicilié à Gaël (Ille et Vilaine) à la Maisonette de la Touraille.

Marie Lucie ROUILLE - photo prise en Septembre 1966

Marie Lucie ROUILLE – photo prise en Septembre 1966

Ils y habiteront toujours à la naissance de leur troisième enfant Elisa Françoise le 13 Avril 1894, malheureusement cette dernière décède le 27 Mai de la même année.

Signature de Jean Marie Urbain ROUILLE

Signature de Jean Marie Urbain ROUILLE

En 1896, on peut retrouver la famille sur les recensements de Tréméreuc (Côtes d’Armor) mais un an plus tard, à la naissance de leur fils Alexis François, le 9 Juin 1897, la famille est domiciliée à Pleurtuit au lieu-dit les Fourneaux (Ille et Vilaine).

Le 26 mai 1891, Marie Josèphe NEVEU, décède à La Gouesnière à son domicile des Mares Durand.

Le 4 Avril 1900, son épouse Marie Françoise Perrine GOUDE décède à leur domicile du lieu-dit la Billais à Montauban de Bretagne (Ille et Vilaine). Les enfants du couple vont alors vivre chez leur grand-père paternel Alexis Joseph à la Gouesnière aux Mares Durand.

Recensements de la Gouesnière en 1901 - Archives départementale d'Ille et Vilaine

Recensements de la Gouesnière en 1901 – Archives départementale d’Ille et Vilaine

En 1901, Jean Marie Urbain, bien que résidant toujours à Montauban de Bretagne a de nouveau déménagé au lieu-dit La Ville Autain n° 7 où il vit seul. C’est au cours de cette même année qu’il va épouser mon arrière-grand-mère Marie Ange DELAPORTE.

Marie Ange est née le 28 Mars 1871 à Saint Gonlay au lieu-dit la Ville Allaire (Ille et Vilaine). Elle est la fille de Jean Baptiste DELAPORTE, âgé de 35 ans, et Marie Anne DOLAIS, âgée de 32 ans, (voir l’article Marie Anne DOLAIS : histoire d’un internement d’office). Ses parents vont ensuite s’installer à Gaël au lieu-dit la Lesnée où elle vivra avec ses 2 demies-soeurs, nées de la première union de sa mère avec Joseph François DANIEL, décédé en 1868, Marie Françoise et Marie Joseph DANIEL et de ses 3 plus jeunes frères Joseph Marie né en 1873, Jean Marie né en 1875, et Eugène Jean Marie Mathurin né en 1880.

Acte de naissance de Marie Ange DELAPORTE - Archives d'Ille et Vilaine

Acte de naissance de Marie Ange DELAPORTE – Archives d’Ille et Vilaine

L’an mil huit cent soixante et onze le vingt trois mars à dix heures du matin devant nous soussigné maire de St Gonlay et officier de l’état civil est comparu Jean Baptiste DELAPORTE, laboureur âgé de trente cinq ans demeurant à la Ville Allaire lequel nous a présenté un enfant de sexe féminin née au lieu de la Ville Allaire le vingt deux mars à une heure et demie du soir auquel il déclaré vouloir donner les noms et prénoms de Marie Ange DELAPORTE de lui et de Anne Marie DOLAIS, cultivatrice, son épouse âgée de trente deux ans. La dite déclaration et présentation faite en présence de Isidore ROLLAND, laboureur âgé de trente cinq ans et de Pierre COMMUNIER âgé de cinquante deux ans demeurant tous les deux séparément à la Ville Allaire. Le père et le témoin nous ont déclaré ne savoir signer le présent acte de nous après lecture faite

Le 25 Juin 1887, Marie Ange devra faire face à une épreuve très certainement terrible pour une adolescente de 16 ans, sa mère Marie Anne très fragile psychologiquement et suicidaire est internée d’office à l’asile Saint-Méen de Rennes car elle est dangereuse pour elle-même et ceux qui l’entourent. Elle y décède le 10 Janvier 1888 à l’âge de 48 ans. Curieusement,  son décès ne serait pas dû à ses ennuis psychiatriques mais à une entérite chronique.

Signature de Marie Ange DELAPORTE

Signature de Marie Ange DELAPORTE

Pour en revenir à mes arrière grands-parents, il est possible que ces derniers se soient déjà rencontrés alors que Jean Marie Urbain et sa première épouse, Marie Françoise Perrine, vivaient à Gaël.

C’est donc à Gaël le 28 Avril 1901 que Jean Marie Urbain épouse Marie Ange. Le couple et les enfants issus de la première union de Jean Marie Urbain vont s’installer à la Gouesnière au lieu-dit les Bauvais où ils accueillent leur premier enfant Adèle Guillemette Marie Josèphe née le 9 Février 1902.

Acte de mariage ROUILLE x DELAPORTE - Archives d'Ille et Vilaine

Acte de mariage ROUILLE x DELAPORTE – Archives d’Ille et Vilaine

Mon grand-père Marcel Paul Marie ROUILLE - Photo prise en Septembre 1966

Mon grand-père Marcel Paul Marie ROUILLE – Photo prise en Septembre 1966

En 1906, tout ce petit monde réside dans les Côtes d’Armor à Saint André-des-Eaux, mon grand-père Marcel Paul Marie y verra le jour le 14 Mars 1909.

Ce sera une période assez difficile pour le couple où les décès vont se suivre. En 1903, Alexis Joseph ROUILLE, décède à son domicile de la Gouesnière. Puis, Jean Marie Alexis Clément décède à l’âge de 19 ans le 4 Avril 1907 à Saint-André-des-Eaux alors qu’il est étudiant à l’école des Arts et Métiers d’Angers. Le 5 Avril 1908, toujours à Saint-André-Eaux, Jean Baptiste DELAPORTE en visite chez sa fille et son gendre décède. Heureusement que le mariage de Marie Lucie, la première fille de mon arrière grand-père, avec Paul MARTIN le 2 Octobre 1908 ramènera un peu de gaieté dans la famille. Mais c’est surtout le 14 Janvier 1912 qui sera un jour bien sombre pour toute la famille puisque marqué par le décès de Marie Ange DELAPORTE.

Acte de décès de Marie Ange DELAPORTE - Archives d'Ille et Vilaine

Acte de décès de Marie Ange DELAPORTE – Archives d’Ille et Vilaine

Les mutations par décès enregistrées le 11 Juin 1912 à Evran (Côtes d’Armor) sous le numéro 69, permettent de connaître le détail des biens immobiliers revenant à Jean Marie Urbain, usufruitier du 1/4 et à ses deux enfants Adèle et Marcel, héritiers.

Marie Ange DELAPORTE - Mutations par décès - Archives Départementales

Marie Ange DELAPORTE – Mutations par décès – Archives Départementales

Succession de Madame DELAPORTE Marie-Ange épouse de ROUILLE Jean déclarée au bureau de Evran le 11 Juin 1912 n° 69 – Table des décès vol 28 folio 55 n° 251

Madame DELAPORTE Marie-Ange épouse de Monsieur ROUILLE Jean exerçant la profession de employée des chemins de fer est décédée à Saint André laissant pour veuf et usufruitier du 1/4 ROUILLE Jean et pour héritiers Adèle ROUILLE âgée de 9 ans et Marcel ROUILLE âgé de 2 ans ses deux enfants.

Détail des Immeubles situés dans la circonscription du bureau de Saint Méen et compris dans la déclaration de succession de Madame DELAPORTE Marie Ange, épouse de ROUILLE Jean passée au bureau d’Evran le 11 Juin 1912.

DESIGNATION

Commune de Gaël – Acquêt de la communauté

Le clos de devant de 23 ares, revenus anuuels 18 x 25 = 450 frs

Propres de succession
A la touche Gourre en Gaël : une maison d’habitation, écurie, dépendances, jardin : revenu 30 frs
Le clos de devant de 43 ares : revenu 35 frs
la grande lande cojaille de 87 ares 45 : revenu 30 francs
Total des revenus des propres : 95 frs

En capital 95 x 25 = 2375 frs

Nouveau coup dur pour Jean Marie Urbain qui vit alors au Quiou (Côtes d’Armor) qui devra de nouveau faire face au décès d’un de ses enfants issu de son premier mariage. Alexis François décède le 09 Août 1915 à Port Brillet (Mayenne), rien ne semble toutefois indiqué que ce dernier soit du à des faits de guerre.

Entre temps, Jean Marie DELAPORTE, le frère de mon arrière grand-mère alors marié à Joséphine Amélie JOUBEAUX et père de deux enfants, Suzanne Marguerite et André Maurice, décède le 20 Avril 1915.

Suzanne Marguerite DELAPORTE - Photo prise en Septembre 1966

Suzanne Marguerite DELAPORTE – Photo prise en Septembre 1966

Capture

André Maurice DELAPORTE – Photo prise en Septembre 1966

C’est très certainement un veuvage difficile et surtout une situation familiale avec des enfants à assumer pour chacun des deux qui fera que Jean Marie Urbain et Joséphine Amélie vont se rapprocher pour se marier à Gaël le 2 Mai 1916. Ils sont alors respectivement âgés de 55 et 35 ans.

De leur union naîtra Elisabeth Ernestine le 29 Octobre 1917 à Gaël. La naissance de Sébastien le 19 Janvier 1921 à Gaël ne sera que grande tristesse puisqu’il décèdera le lendemain, sa mère Joséphine, dont l’accouchement aura été difficile, décèdera le 22 Janvier laissant seuls son mari et les enfants.

Jean Marie Urbain reste veuf et ne se remarie pas.

caUne petite annotation sur son acte de naissance nous indique qu’il a été titulaire d’une carte d’alimentation au cours de la seconde guerre le 11 Décembre 1941. Il habite alors la Gouesnière. Il y décèdera le 9 Octobre 1944 à l’âge de 83 ans, au lieu-dit les hauts chemins.

Acte de décès de Jean Marie Urbain ROUILLE commune de la Gouesnière (35)

Acte de décès de Jean Marie Urbain ROUILLE commune de la Gouesnière (35)

Marie Lucie, sa fille aînée est admise en urgence à  l’hôpital de Salepétrière à Paris le 19 Mars 1969 à 20h45, elle est décédée le 1er Avril toujours à l’hôpital des suites d’une insuffisance cardiaque.

Mon grand-père,  Marcel Paul Marie est décédé le 25 mai 1985 à l’hopital de Pontoise (95).

Sa seconde fille, Adèle Guillemette Marie Josèphe est décédée le 20 Février 1990 à Anthony (94).

Sa dernière fille Elisabeth Ernestine décède dans le Vaucluse à Chateauneuf de Gadagne le 2 Janvier 1987.

Noyau familial de Jean Marie Urbain ROUILLE

Noyau familial de Jean Marie Urbain ROUILLE

Noyau familial de Marie Ange DELAPORTE

Noyau familial de Marie Ange DELAPORTE

Le Service Historique de la Défense

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Le service historique de la défense

Le Service Historique de la Défense est aussi connu sous l’appellation S.H.D..

Centre d’archives du ministère de la défense, le service historique de la défense (SHD) est aussi à la tête d’une bibliothèque spécialisée parmi les plus riches de France. Il est également chargé d’homologuer, de répertorier et de rassembler les éléments de la symbolique militaire (emblèmes et insignes) et de contribuer aux travaux relatifs à l’histoire de la défense.

Ressources documentaires de premier ordre, ses collections (380 km d’archives remontant au 17e siècle, près d’un million d’ouvrages), représentent aussi une part de la mémoire de la nation que les archivistes, les bibliothécaires, les historiens et les techniciens du SHD s’emploient à conserver, transmettre et partager. Elles appartiennent à tous les Français.

Créé le 1er janvier 2005 dans le cadre de la réforme de l’État, le service historique de la défense est rattaché à la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA), l’une des directions du secrétariat général pour l’administration (SGA) du ministère de la défense. Il est issu de la fusion des quatre services historiques de l’armée de terre, de la marine, de l’air et de la gendarmerie nationale, du centre des archives de l’armement et du personnel de Châtellerault.

Il se compose du centre historique des archives (implanté à Vincennes, Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort,Toulon, Caen, avec des espaces de stockage au Blanc et à Fontainebleau), du centre des archives de l’armement et du personnel (implanté à Châtellerault), d’un département administratif et financier, et d’une division du soutien logistique. En 2012, le bureau central des archives administratives militaires (BCAAM) de la direction du service national (DSN), situé à Pau, lui a été rattaché.

Exemple de dossier trouve au S.H.D. de Caen

Voici un exemple de dossier que l’on trouvé au SHD de Caen. Ce dossier concerne un collatéral ROUDAUT René Marie décédé à Gelsenkirchen (Allemagne) le 26 Août 1944 au cours d’une attaque aérienne.

On y trouve notamment :

  • son état civil, nationalité, religion,
  • son régiment, date et lieu où il a été fait prisonnier,
  • les adresses de ses parents, son dernier domicile connu, les coordonnées de son épouse,
  • divers courriers,
  • acte de décès et mariage, cause exacte du décès avec des descriptif des blessures,
  • liste des objets lui ayant appartenu et restitué à sa veuve,
  • Lieu de son inhumation et nom du prêtre ayant assuré assuré le service funèbre.

Dossier de René Marie ROUDAUT (1910-1944)

issu du SHD de Caen  côte : AC 21 P 145540 – 49 pages

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François QUERSANTE et Janne Marie LETORT

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François QUERSANTE

François QUERSANTE (tel qu’inscrit sur son acte de baptême), mon sosa 96 , est né sous le règne de Louis XV le 23 Janvier 1738 à Eréac (Côtes d’Armor). Il est baptisé trois jours plus tard, le 26 Janvier dans la même commune et aura pour parrain Jan François REGNAULT et Anne LE COQ, pour marraine.

Acte de baptême de François QUERSANTE à Eréac - Archives départementales des Côtes d'Armor

Acte de baptême de François QUERSANTE à Eréac – Archives départementales des Côtes d’Armor

 

François fils de Pierre QUERSANTE et Françoise FORCOUËFFE été né le 23° et baptisé le 26° Janvier 1738 a eu pour parain Jan François REGNAULT et pour maraine Anne LE COQ qui signe

Ses parents Pierre KERSANTE et Françoise FORCOUËFFE sont respectivement âgés de 34 et 25 ans à sa naissance. Mariés à Eréac le 15 Février 1734, le couple aura 4 enfants :

Jean Julien, né le 9 Mai 1735 et décédé le 24 Septembre de la même année,

Pierre, né en 1737,

François, mon sosa 96, né le 23 Janvier 1738,

Françoise, leur unique fille, née le 19 Février 1740.

Malheureusement sa mère Françoise FORCOUËFFE  décède à l’âge de 27 ans, le 10 Septembre 1740.

Son père, Pierre, se remarie le 29 Juin 1749, à Eréac, avec Julienne MITEUL et 8 enfants naîtront de cette union :

Marie Ange, née en 1750 et décédée en 1752,

Joseph, né en 1752,

Laurent, né en 1753 et décédé 4 mois après sa naissance,

Jean François, né en 1755,

Julienne Nicole, née en 1757,

Marie Jeanne, née en 1758,

Cyprien, né en 1761,

Pierre, né en 1762.

Pierre KERSANTE, son père, décède le 19 Octobre 1778 à Eréac. Il est inscrit sur son acte de sépulture qu’il est veuf en premières noces de Françoise FORCOUËFFE et en secondes noces de Julienne MITEUL.

François QUERSANTE grandit avec son père et sa belle-mère, ses frères et soeurs. L’orthographe de son patronyme sera alors modifiée et on le retrouvera sous le nom de KERSANTE, actuelle orthographe du nom.

Signature de François QUERSANTE

Signature de François QUERSANTE

En 1763, alors âgé de 25 ans, il devient notaire et procureur à Eréac, membre de la justice seigneuriale des juridictions de Beaumanoir-Limoëlan et Branxien, comme en témoigne, cet état des fonds déposés par l’étude de Merdrignac aux archives départementales des Côtes d’Armor.

Etat des fonds déposés par l'étude de Merdrignac aux archives Départementale des Côtes d'Armor

Etat des fonds déposés par l’étude de Merdrignac aux archives Départementale des Côtes d’Armor

 

Sur le site Généalogie 22, nous pouvons retrouver quelques extraits des actes émanant de la justice de Beaumanoir et Limoëlan et traités par François QUERSANTE.

 Tutelles des enfants de Pierre Guillemot & Gilette Aubin, de la paroisse de Sévignac, de maître François Kersanté,  notaire et procureur de plusieurs juridictions.

Rectification sur le registre de la paroisse de Sévignac de l’acte de naissance de Jeanne Huquet.

Emancipation des enfants de François Régnault & Catherine Prioul.  

Consentement des parents au mariage de François Pottier et de Michelle Duval d’Eréac…

Scellés, inventaires, partages et ventes concernant les successions mobilières de Jean Rault et de feue Jeanne Poirier sa femme de la paroisse de Sévignac, de François Desbois d’Eréac, et de Pierre Prodhomme, et de Laurence Sohier, de Louise Derouillac, demoiselle des Minières.  

Procès-verbaux de visites d’immeubles appartenant aux enfants mineurs de Nicolas Lecorgne et de Françoise Botrel, d’héritages situés au village de la Meslée en Sévignac, à la requête de Joseph Rouvrais, demandeur en prémesse et retrait lignager, sentence rendue par Maître Kersanté, qui consistait à ne pas troubler le sieur Godin dans la construction d’un refuge à porcs.

Décret de prise de corps rendu par Maître Goudelin, faisant fonction de juge, contre le sieur Recoursé dit Sanglotin, accusé de plusieurs vols… 

 

Janne Marie LETORT

Signature de Janne Marie LETORT

Signature de Janne Marie LETORT

Janne Marie LETORT est née le 11 Mars 1744 à Eréac au Bochet Potier (aujourd’hui le Boschais Potier) de Guillaume LETORT et Janne POTIER, elle est baptisée le lendemain. Elle a pour parrain et marraine Yves GUILLOU et Julienne LETORT.

acte naissance Janne Marie LETORT

Acte de baptême de Janne Marie LETORT – Archives départementales des Côtes d’Armor

 

 

Janne Marie fille de Guillaume LETORT et de Janne POTIER, sa femme, née d’hier au village du bochet potier et baptisée le 12e mars 1744 ont étés parain Yves GUILLOU, et marainne Jullienne LETORT qui ne signent requis.

Ses parents Guillaume LETORT et Janne POTIER sont respectivement âgés de 41 et 36 ans à sa naissance. Mariés à Eréac le 22 Septembre 1722, le couple aura 18 enfants :

Jeanne, née en 1725,

Mathurin et Louis, nés en 1727,

– Joseph Jean, né en 1729,

Jeanne Marie, née en 1731,

Joachim Guillaume, né en 1733,

Marguerite Jeanne, née en 1734,

Jean François, né en 1736,

Yves, né en 1738,

Marie, née en 1740,

François, né en 1742,

Jeanne Marie, née en 1744,

Françoise, née en 1746,

Guillaume, né en 1748,

Guillaume, né en 1749,

Guillaume, né en 1750,

Guillaume Amaury, né en 1752,

Françoise, née en 1753.

Le couple QUERSANTE x LETORT

Le 25 Août 1768, Thomas PARNET, Recteur d’Eréac, reçoit les promesses de mariage de Pierre QUERSANTE et Janne Marie LETORT.

Acte de fiançailles de François QUERSANTE et Janne Marie LETORT

Acte de fiançailles de François QUERSANTE et Janne Marie LETORT

 

 

 

Jay recu les promesses de futur mariage entre François KERSANTE et Janne LETORT le vingt cinq août mil sept cent soixante huit en présence de Guillaume LETORT, Pierre KERSANTE, Joseph LETORT et Laurent KERSANTE qui ne signent requis

Après la publication des trois bans, le mariage sera célébré le 22 Novembre 1768 à Eréac. La lecture de l’acte nous permet d’apprendre que François et Janne sont cousins du quatrième au quatrième degré (ce qui signifie qu’ils ont en commun des arrière grands-parents) Malheureusement, les dispenses de consanguinité n’ont pas été conservées par l’Evêché de Saint-Malo.

Bans

Bans du mariage QUERSANTE x LETORT – Archives départementales des Côtes d’Armor

Les trois bans du futur mariage entre François KERSANTE et Jeanne LETORT ont étés publiés au prone de notre grand messe sans opposition les dimanche vingt huit aout 4 et 8 septembre mil sept cent soixante huit

Acte de mariage entre François QUERSANTE et Janne Marie LETORT - Archives départementales des Côtes d'Armor

Acte de mariage entre François QUERSANTE et Janne Marie LETORT – Archives départementales des Côtes d’Armor

Maître François KERSANTE, notaire et procureur, fils d’honorable personne Pierre KERSANTE et de femme Françoise FORCOUËFFE, ses père et mère, et honorable fille Jeanne Marie LETORT, fille d’honorable personne Guillaume LETORT et Jeanne POTIER, ses père et mère, tous deux originaires et domicilés en cette paroisse après les  trois bans de leur mariage et d’une dispense de consanguinité du quatre au quatre quatrième degré qui a par les mots Anthonius Josephus des LAURENTS en date du 18eme Aout mil sept cent soixante huit signé et controllé au greffe des Ecclésiastique du diocèse de Saint Malo du 18 aout 1768 ?? signé Anthonius Josephus évêque de Saint-Malo ?? secrétaire oncle ci dessous soussigné. La bénédiction nuptial dans notre église le vingt deux novembre mil sept cent soixante huit en présence d’honorable personne Pierre KERSANTE, père du dit Me François, Guillaume LETORT, père de la ditte Jeanne Marie LETORT, Joseph LETORT, frère de la ditte Jeanne Marie, Laurent KERSANTE, oncle du dit Me François et autres qui signent.

Le couple s’installe au lieu dit Eas à Eréac.

Eas Capture

 

De cette union naîtront 12 enfants, malheureusement beaucoup mourront très jeunes :

François Jean Marie, né le 30 Octobre 1769 et décédé le 11 avril 1770,

Anne Marie Julienne, née le 11 mai 1771 et décédée le 23 Décembre 1772,

François Joseph, né le 27 Février 1776,

Jeanne Marie Françoise, née le 14 Mai 1774,

Pierre Julien et Jean François, nés le 7 Octobre 1776, Jean François est décédé le 15 Février 1777 et Pierre Julien le 6 Mars 1777,

Nicolas Michel, né le 28 Septembre 1777 et décédé le 7 avril 1861,

Pierre Jean François, né le 19 Juillet 1779,

Jan Mathurin, qui deviendra mon sosa 48, né le 27 Mars 1781 et décédé le 25 Mars 1822. Il se marie avec Jeanne Françoise CORMAULT (Voir la triste vie de Jeanne Françoise CORMAULT),

Marie Joséphine, née le 20 Mars 1783 et décédée le 19 Décembre 1784,

Antoine Mathurin, né le 18 Novembre 1784,

Laurent Antoine, né le 13 Juin 1787 et décédé le 12 Juillet 1788.

François QUERSANTE décède à l’âge de 50 ans le 18 Décembre 1788 à son domicile au lieu-dit Eas à Eréac. Il est inhumé le jour même.

Acte de sépulture de François QUERSANTE - Archives départementales des Côtes d'Armor

Acte de sépulture de François QUERSANTE – Archives départementales des Côtes d’Armor

Me François KERSANTE en son vivant procureur et notaire de plusieurs jurdictions s’estoit de cette paroisse et époux de Jeanne LE TORT est décédé au village de Eas âgé d’environ cinquante trois ans, à été inhumé ce dix huit décembre mil sept cent quatre vingt huit , par nous soussigné, présens Jan KERSANTE, Joseph KERSANTE, Pierre KERSANTE et autres qui se sont retirés sans signer.

 

Janne Marie LETORT, restée veuve ne se remarie pas. Elle décède le 11 Fructidor de l’an XII (29 Août 1804) à son domicile d’Eas à Eréac. Elle est âgée de 60 ans.

Acte de décès de Janne Marie LETORT - Archives départementales des Côtes d'Armor

Acte de décès de Janne Marie LETORT – Archives départementales des Côtes d’Armor

 

 

Mairie d’Eréac, arrondissement de Loudéac, du douzième joue du mois de fructidor de l’an douze de la république française – acte de décès de Janne Marie LETORT veuve de feu Maître François en son vivant notaire à Eréac, née à Eréac âgée de soixante ans, profession de propriétaire domiciliée à Eréac décédée le onze à Eas en Eréac à sept heures du matin fille de feu Guillaume LETORT et de Janne POTIER. La déclaration du décès sus-mentionné a été faite par Jean KERSANTE fils de la défunte, par le citoyen Nicolas KERSANTE demeurant à la Claix en Eréac âgé de vingt huit ans profession de laboureur qui dit être le fils de la défunte, par Pierre KERSANTE demeurant à Eas en Eréac âgé de vingt cinq ans, profession de laboureur  qui dit être aussi fils de la défunte.

Lecture donnée de ce que dessus, les comparans ont dit savoir signer

Gwele kloz

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Gwele Kloz

Si certains ont deviné de quoi il s’agit, d’autres doivent écarquiller les yeux en se disant « Elle n’a rien trouvé pour traiter la lettre G, elle a donc inventé un mot ! ».

C’est vrai que pour le scrabble ça nous assure quelques points (bien que je ne pense pas ce mot soit toléré ! 😉 ). Il s’agit, en fait d’un terme breton. Cet objet traditionnel était l’un des objets principal de la maisonnée bretonne. Mais qu’est-ce-donc ?

Le Gwele Kloz désigne tout simplement un lit clos (en breton, Gwele : lit et Kloz : clos) qui faisait également office d’armoire et de banc-coffre. Certains étaient même de très beaux objets souvent ornés et sculptés et faisaient la fierté des propriétaires.

On accédait au lit soit en tirant des rideaux soit en ouvrant une porte (sur charnières, ou coulissante). Ces lits n’avaient pas pour fonction première d’assurer une intimité. A l’origine, ils étaient conçus pour se protéger des loups qui pénétraient dans les fermes et s’emparaient des nourrissons. On s’en servait aussi contre l’intrusion de cochons ou poules et ils permettaient aussi de se protéger du froid.

Ces lits clos permettaient d’abriter, pour certains, toute une famille, bien qu’en les voyant on se demande comment cela était possible ! Certains Gwele Kloz étant conçus sur deux niveaux, les enfants dormaient alors au niveau supérieur. Ils mesuraient entre 1,60 et 1,70 m toutefois la dimension était suffisante pour les Bretons qui étaient assez petits et aussi parce qu’ils couchaient presque assis, adossés à trois ou quatre oreillers. Ils ont été progressivement abandonnés au cours du XIXeme et XXeme siècle car ils ne correspondaient plus ni la mode, ni aux normes.

Une photo que je trouve superbe - Une famille bretonne réunie devant le Gwele Kloze après l'arrivée d'un nouvel enfant

Une photo que je trouve superbe – Une famille bretonne réunie devant le Gwele Kloze après l’arrivée d’un nouvel enfant

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Finistère, le bout du monde

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Finistère, le bout du monde – La Pointe Saint Mathieu

Aujourd’hui j’ai décidé de vous faire découvrir le Finistère tout simplement en guise d’avant-propos à la semaine prochaine qui sera placée sous le signe de la Bretagne. J’ai trouvé que c’était plus facile surtout pour aborder le thème de vendredi prochain avec la lettre K. 😀

J’ai déjà traité de Saint-Pierre-Quilbignon dont était native ma grand-mère paternelle dans les articles consacrés à Lanninon et au choléra mais aujourd’hui ce sera un article un  peu plus global sur la pointe extrême.

Le Finistère dont le nom breton est Penn-ar-bed (littéralement bout du monde en breton) est donc le département breton situé à l’extrêmité ouest.

Le bout du Monde - La pointe Saint Matthieu

Le bout du Monde – La pointe Saint Mathieu

La pointe extrême du Finistère et donc de France se situe à Loc-Mahé, une petite paroisse « La ditte paroisse n’a dans toute sa longueur et largeur qu’environ un demi quart de lieu, et dans tout ce terrain on ne compte en tout qu’environ vingt-cinq ménages qui forment le nombre d’environ cent communiants » (comme l’écrivait en 1774 le recteur de la Paroisse M. Le Morel). Loc-Mahé de son véritable nom Loc-Mahé Pen ar Bed est rattaché à la commune Plougonvelin.

Plan cadastral de Plougonvelin - Archives départementales du Finistère côte 3P 191/1

Plan cadastral de Plougonvelin – Archives départementales du Finistère côte 3P 191/1

La Pointe Saint-Mathieu est le bout du monde du Finistère à Loc-Mahé Penn ar bed.

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À l’époque antique le Finistère était habité par le peuple gaulois armoricain des Osismes (Celtes). Après la conquête romaine le territoire relevait de la province de Gaule lyonnaise. Le chef-lieu des Osismes fut installé à Vorgium (aujourd’hui Carhaix). À la fin du IIIe siècle fut construit à Brest un « castrum » pour se protéger des pirates scots, saxons & frisons. Un siècle plus tard, il fera partie du système de défense et de contrôle de la Manche mis en place par le gouvernement impérial, le « Tractus Armoricanus et Nervicanus ».

Le territoire des Osismes aurait été concédé aux Bretons par l’empereur Maximus à la fin du IVe siècle. Augmenté de celui des Coriosolites, il formera la « Létavie », bientôt appelée « Nouvelle Bretagne » ou « Petite Bretagne ». Ce berceau de la Bretagne continentale fut divisé en deux royaumes, la Cornouaille et la Domnonée qui avaient leurs correspondants insulaires. Ces royaumes doubles d’un côté à l’autre de la Manche étaient vraisemblablement régis par les mêmes dynasties à l’origine. Le Broërec (l’actuel département du Morbihan) se détacha de la Cornouaille et le Léon se détacha du royaume de Domnonée.

Le royaume de Cornouaille devint un comté sous l’influence franque avant de se fondre dans le domaine ducal de Bretagne lors de l’accession de la dynastie comtale au trône ducal en 1066.

Le Léon restera sous l’autorité de ses vicomtes, quoique fort écornée par les ducs Pierre Mauclerc et Jean Le Roux. Les Rohan hériteront du Léon par mariage.

Le département est créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir de la partie la plus occidentale de l’ancienne province de Bretagne. Il comprend l’ouest de l’évêché de Cornouaille, l’intégralité du Léon et le tiers ouest du Trégor, ainsi qu’un petit bout du Broërec ou Vannetais : communes de Rédené, Arzano et Guilligomarc’h situées à l’est de Quimperlé.

Carte du Finistère datant de 1852

Carte du Finistère datant de 1852

Par ailleurs le département s’est agrandi en 1857, aux dépens du département voisin du Morbihan, en annexant la commune de Locunolé. Ce sera l’unique modification territoriale du département, après sa création, bien que d’autres communes réclameront en vain leur rattachement au Finistère pour des raisons à la fois géographiques, linguistiques et historiques.

Ce sera notamment le cas des communes de l’ancienne sénéchaussée de Gourin : Gourin, Le Faouët, Guiscriff etc., qui dépendaient sous l’Ancien Régime de l’évêché de Cornouaille. La création du département ne s’est pas fait sans heurts, notamment pour le choix du chef-lieu, les deux villes de Landerneau et de Quimper s’étant toutes les deux portées candidates.

100px-Blason_Finistère_29.svg Parti, en 1 d’or au lion contourné de sable, et en 2 d’azur au bélier saillant d’argent onglé et accorné d’or, au chef d’argent chargé de cinq mouchetures d’hermine de sable. »

Commentaires : le lion morné — c’est-à-dire sans griffes, ni dents, ni langue — de sable sur fond d’or représente l’ancien comté de Léon situé au nord du département. Le bélier d’argent onglé et accorné d’or — c’est-à-dire aux cornes et aux sabots dorés — sur fond d’azur représente l’ancien comté de Cornouaille situé au sud du département. Ce sont les anciennes armes de ces deux comtés, le premier appartenant à la famille de Léon et le second étant attesté depuis la fin du XVIIeme siècle.

Les hermines de sable sur fond d’argent, rappelant que le département est situé en Bretagne, peuvent symboliser soit les cinq départements historiques bretons, soit les cinq évêchés ou parties d’évêchés ayant servi à la création du département.

Pour terminer cette semaine, je vous propose une petite ballade au bout du monde.

Bon voyage à tous et bon week-end !

Enseignement

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Enseignement

n voyant ce titre, je pense que certains lecteurs imaginent que je vais aborder l’éducation religieuse puis scolaire au travers des siècles. Certes, j’aurai pu, je pense même que le sujet aurait pu être intéressant (tiens peut être l’objet d’un prochain article, une fois le challenge terminé ! 😉 ), mais en fait je souhaite surtout aborder ce thème différemment en expliquant ce que la généalogie m’a apporté.

Si le but premier de la généalogie est bien de nous apporter une connaissance approfondie de notre histoire familiale, il n’en demeure pas moins que, sans forcément faire énormément d’efforts de concentration, c’est un loisir que je pourrai qualifier d’instructivement complet.

Personnellement, j’ai toujours été en quête d’apprendre. Une éternelle étudiante, autodidacte, car je n’ai jamais trop aimé tout ce qui était trop scolaire. Pour moi l’apprentissage, la découverte de nouvelles matières doit se faire à son rythme et en fonction de ses envies. J’étais essentiellement tournée vers les langues étrangères que j’ai toujours aimé apprendre, je me suis même décidé à apprendre le Braille sans raison aucune, n’ayant aucune personne aveugle ou déficiente visuelle autour moi, c’était juste comme ça, une envie, pour le fun !

Je dois bien avouer que depuis que j’ai fait connaissance avec la généalogie je n’ai jamais appris autant de choses. Moi qui, franchement, avais horreur des cours d’histoire (je préférais la géographie) à tel point que je trouvais souvent le moyen de me retrouver à l’infirmerie scolaire pendant ces cours m’inventant maux de ventre ou maux de tête, trouvant cette matière inintéressante, pensant que tout ce qui avait pu avoir lieu au Moyen Age, à la Renaissance ou toute autre période ne me servirait à rien, je me surprends aujourd’hui à regarder avec attention les reportages télévisés traitant des rois, empereurs ou autre faits historiques.

Pour comprendre la vie et les coutumes, nous ne pouvons omettre de nous intéresser à l’histoire qu’elle soit nationale, régionale et même très locale. Et c’est ainsi que, petit à petit, je me suis surprise à toujours vouloir en savoir plus sans que cela ne soit décourageant, pénible. Cette matière n’est plus scolaire, c’est un loisir.

Mais, l’histoire n’est pas la seule matière que la généalogie enseigne. La géographie, la sociologie, une part de la législation, la paléographie et bien d’autres encore nous permettent aussi d’élargir notre champ de connaissance.

La généalogie rime aussi avec enseignement de la patience, enseignement du respect car, à mon avis, quelle que soit la vie de nos ancêtres (bagnards, voleurs, prostituées, meurtriers…) nous leur devons une forme de respect. Cela ne voulant toutefois pas dire accréditer !

Je pense que le virus qui nous contamine et pour lequel nous n’avons pas encore trouvé de traitement est causé par notre soif d’apprendre, de savoir, de comprendre toujours un peu plus.

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Dispense de consanguinité

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Dispense de Consanguinité

A un moment ou à un autre, il est fort probable que nos ancêtres aient eu besoin d’une dispense de consanguinité pour pouvoir célébrer leur mariage. En effet, autrefois nos ancêtres étant essentiellement sédentaires il arrivait fréquemment que des futurs mariés avaient un voire plusieurs ancêtres communs.

Les unions consanguines jusqu’au sixième degré étant interdites au sein de l’église catholique, il était nécessaire d’obtenir une dispense de consanguinité de l’Evêque voire même du Pape selon le degré de parenté entre les futurs sans peine de voir le mariage purement et simplement annulé.

Seules les dispenses au deuxième degré sont accordées par le pape, les autres étant accordées par l’Evêque.

Pour connaître le mode de calcul des degrés de parenté que ce soit en droit canon ou en droit civil, je vous propose de vous référer à un précédent article que j’ai écrit « Les liens et degrés de parenté« .

Les dispenses de consanguinité peuvent être trouvées, sous réserve qu’elles aient été conservées (ce qui n’a pas été le cas pour nombre de mes ancêtres !) dans la série G – Affaires Ecclésiastiques aux Archives Départementales.

Exemple de demande de dispense de consanguinité

 

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Demande de dispense de consiguinité issue des fonds du diocèse de Coutances et d'Avranches (Manche) - Côte 301 J 124

Demande de dispense de consiguinité issue des fonds du diocèse de Coutances et d’Avranches (Manche) – Côte 301 J 124

 Le vendredi vingt cinq Messidor an 11 à Tourlaville, nous, Thomas Legentilhomme prêtre de cette commune y demeurant, dûment autorisé par Monsieur l’abbé Dancel, vicaire général de Monsieur Rousseau Evêque de Coutances, à recevoir de Guillaume Mesrol, laboureur, oncle de la suppliante âgée de soixante neuf ans, Nicolas Duborville, laboureur âgé de soixante et dix ans non parent et Richard Le Moigne, laboureur âgé de vingt trois ans, frère du suppliant, de Philippe Fleury, laboureur âgé de trente huit ans et non parent, tous appelés pour témoins aux fins de constater le degré de consanguinité qui existe entre Jean François Le Moigne, suppliant, laboureur âgé de vingt six ans, fils de feu Charles Le Moigne et de Françoise Gournel ses père et mère de Tourlaville, d’une part ; et de Jeanne Dorothée Simon, suppliante, âgée de vingt quatre ans, fille de feu Jean François Simon et Charlotte Thérèse Le Brun, ses père et mère aussi de cette commune d’autre part ; lesquels témoins, parents et non parents dûment interrogés suivant les formes canoniques nous ont assuré avec serment que le dit suppliant et la dite suppliante sont parents entre eux au troisième degré de consanguinité réciproque, comme il apparaît par la généalogie suivante :

Anselme Fournel a produit Thomas Fournel et Anne Fournel, frère et soeur. De Thomas Fournel est issue Françoise Fournel mère du suppliant, d’Anne Fournel est issu Jean François Simon, père de la suppliante.

Anselme

Thomas                                                   Anne

Françoise                                                Jean François

De plus les dits témoins ont déclaré que les raisons qui ont déterminé les dits suppliants à solliciter une dispense aux fins de contracter mariage ensemble est une amitié sincère et chrétienne formée depuis plusieurs années , qu’ils sont bons catholiques, et qu’ils ont vraiment donné des preuves dans les termes les plus critiques, soit en fournissant aux Ministres de la religion un arêté, soit en les protégeant contre leurs ennemis et leurs persécuteurs, qu’ils ne sont point démentis, et qu’il y a lieu d’espérer (dieu aidant) qu’ils seront heureux ensemble et qu’ils continueront à vivre en bons chrétiens.

Que le dit suppliant jouit d’une fortune de trois cents francs, que la dite suppliante depuis l’âge de deux ans et demi est toujours restée chez Guillaume Mestrel, son oncle, qui pour la récompenser de tous les services qu’elle lui a rendus et qu’elle espère lui rendre lui a légué une part de son bien qu’il conservera toutefois sa vie durant. Ce que les dits suppliants et témoins ont signé avec nous après lecture pour leur valoir ce que de raison. A Tourlaville ce dit jour et an que dessus.

Choléra

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Choléra, épidémie de 1893 à Saint-Pierre-Quilbignon (Finistère)

En parcourant les délibérations du conseil municipal de la commune de Saint-Pierre-Quilbignon, commune rattachée à Brest dans le Finistère en Avril 1945, j’ai vu qu’il a été débattu d’un projet d’adduction de réseau potable à la séance du 22 Janvier 1928.

Rien de bien exceptionnel en cela si ce n’est que, lors de ce débat, il a été rappelé aux intervenants différents épisodes d’épidémies, notamment le choléra, et, en particulier celle qui a frappé la commune en 1893. Je me suis donc intéressée à cette épidémie grâce aux registres de l’état civil qui ont la particularité, à cette époque, de mentionner en marge de nombreux actes, les causes du décès.

Ma grand-mère paternelle étant native de cette commune, c’est tout naturellement que j’ai souhaité en savoir un peu plus sur ce fléau.

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Extraits des délibérations du Conseil Municipal de Saint-Pierre-Quilbignon, séance du 22 Janvier 1928 – archives municipales numérisées de Brest (Finistère)

Il n’est pas inutile de rappeler qu’en 1869, il y eut une forte épidémie de variole à  Saint-Pierre-Quilbignon.

En 1882, une épidémie de choléra.

En 1893, Réapparition du Choléra. Le chiffre des décès s’élèvera à 454 au lieu de 300 environ les années précédentes.

Le conseil d’hygiène de l’arrondissement, dans sa séance du 12 Septembre 1893, attribuait l’origine de l’épidémie aux eaux suspectes du Prat Lédan et des 4 Moulins, et il concluait, pour le Prat Lédan, à une canalisation spéciale partant de Rouisan et d’avoir à délaisser complètement la fontaine existante.

Pour les 4 Moulins, à l’établissements de bornes-fontaines et à la fermeture de tous les puits.

La fontaine à air libre de Prat Lédan a été recouverte et une pompe installée pour y puiser de l’eau.

Aux 4 Moulins, la situation est aujourd’hui la même qu’en 1893.

En cette année 1893, la commune a reçu la visite de M. Martin DURR, interne des hôpitaux de Paris,  délégué du Ministre de l’Intérieur, qui prescrivit quelques mesures d’hygiène.

Une des causes de contamination du sous-sol réside dans la pratique suivie des propriétaires des maisons d’habitation de creuser dans leurs jardins des trous, à même la terre, dans lesquels ils jettent eux-mêmes ou font jeter par leurs locataires les ordures ménagères ainsi que les déjections des habitants. Les fumiers ainsi constitués sont ensuite répandus sur les sols des jardins. les trous, dont il s’agit, sont rapidement creusés et on peut les combler encore plus rapidement, ce qui met le service d’hygiène à peu près dans l’impossibilité d’exercer son contrôle pour supprimer ces pratiques.

On peut affirmer sans se tromper que la population du Prat Lédan et des 4 Moulins continue à vivre sur une nappe d’eau contaminée. Ce sont des foyers latents d’épidémie qui ne disparaîtront que par la création d’un service d’eau qui mettra à la disposition des habitants une eau saine et de bonne qualité.

En 1903, épidémie de variole.

En 1926, le conseil départemental d’hygiène ayant a statué sur une demande d’un habitant, voisin des 4 Moulins, à l’effet d’être autorisé à fabriquer des limonades et eaux gazeuses rejeta cette requête parce que l’eau qui devait servir à la fabrication était reconnue contaminée et impropre à la consommation.

Il n’en demeure pas moins navrant de voir que le  PROJET d’adduction d’un réseau potable soit débattu 35 ans après l’épidémie de 1893.

Bien que le 19 Juin un homme soit décédé des suites de diarrhées, le premier décès du au choléra (en fonction des précisions apportées en marge des actes de décès) intervient le 24 Juin 1893, le décès sera déclaré le 25. Yves Marie LEBLOAS, journalier au port et âgé de 40 ans et dix mois et donc la première victime, d’une longue liste, décédée des suites de cette épidémie. Mais, c’est surtout à compter de la seconde moitié du mois d’Août et Septembre qu’elle fera des ravages parmi la population comme en témoigne ce diagramme. Le dernier décès enregistré comme étant du à l’épidémie est celui de Claude KERVELLA, quartier-maître vétéran en retraite âgé de soixante neuf ans et cinq mois. décédé le 26 Octobre. L’épidémie n’aura donc été eradiquée qu’au bout de 4 mois.

Diagramme établi en fonction des informations indiquées en marge des actes de décès

Diagramme établi en fonction des informations indiquées en marge des actes de décès

En 1893, le choléra aura donc fait 109 victimes que j’ai pu identifer, uniquement sur la commune de Saint-Pierre-Quilbignon qui comptait environ 8800 habitants à cette époque, dont 44 femmes âgées de 18 à 60 ans. Les tâches ménagères (cuisine, lessive, ménage, vaisselle, mais également les soins qu’elles apportaient aux personnes déjà contaminées) ont probablement fait qu’elles ont été les plus touchées.

Diagramme établi en fonction des informations indiquées en marge des actes de décès

Diagramme établi en fonction des informations indiquées en marge des actes de décès

Il est toutefois intéressant de noter qu’entre Juin et Octobre de la même année 11 personnes sont décédées de diarrhées ou entérite dont certaines étaient suspicieuses.

Les ravages du mois de Septembre 1893, victimes de l'épidémie de Choléra

Les ravages du mois de Septembre 1893, victimes de l’épidémie de Choléra

Seul un homme décédé de ce fléau n’a pas été identifié.

Acte de décès d'un inconnu décédé à Saint Pierre Quilbignon du choléra en 1893

Acte de décès d’un inconnu décédé à Saint Pierre Quilbignon du choléra en 1893

Du quinze septembre mil huit cent quatre vingt treize à neuf heures du matin

 Acte de décès d’un inconnu de sexe masculin

Habillement chemise coton à raies rouges, une vieille redingote noire, pantalon en drap gris, chaussé de brodequins, n’avait pas de chapeau, le tout sans marque.

Décédé hier soir à onze heures à Landédoc, âgé de trente cinq ans environ.

Signalement un mètre soixante quinze environ, cheveux et sourcils châtains, front couvert, yeux gris, nez busqué et pointu, bouche moyenne, barbe rasée, menton pointu, visage ovale, teint brun.

Sur la déclaration à moi faite par Louis Larvor, garde-champêtre âgé de trente sept ans et par Claude Pérès, secrétaire de mairie, âgé de vingt sept ans, domiciliés en cette commune.

Constaté suivant la loi par moi Yves Charles Morio, adjoint délégué, faisant les fonctions d’officier public de l’état civil, soussigné, après lecture donnée.

Gestion de l’épisode cholérique tel qu’indiqué dans les délibérations du conseil municipal

Session ordinaire du 30 Août 1993

Délibération du Conseil municipal de Saint-Pierre-Quilbignon, session ordinaire du 30 Aoüt 1893 - Archives municipales de Brest

Délibération du Conseil municipal de Saint-Pierre-Quilbignon, session ordinaire du 30 Aoüt 1893 – Archives municipales de Brest

Acquisition d’un pulvérisateur à désinfection.

Monsieur le Maire, vu le nombre de cas de maladies épidémiques qui se sont produits dans la commune, propose au conseil l’acquisition d’un pulvérisateur pour la désinfection des locaux contaminés et communique au conseil le tarif des établissements Geneste, Kersoher et Cie, ingénieurs sanitaires constructeurs.

Il fait remarquer que le type désigné par les lettres et chiffes FC-1 et dont le coût est de deux cents francs serait suffisant pour la commune de Saint-Pierre.

Monsieur le maire informe le Conseil que la mairie de Brest a mis gracieusement à la disposition de la commune, en attendant qu’elle en soit pourvue, un pulvérisateur.

Soucieux de la santé des habitants, le maire a cru de son devoir de proposer au Conseil l’acquisition d’un pulvérisateur, modèle indiqué plus haut.

Le Conseil à l’unanimité vote des remerciements à la municipalité de Brest pour avoir bien voulu nous prêter généreusement un pulvérisateur et décide l’acquisition de l’appareil proposé.

Il vote, en conséquence, une somme de deux cent trente francs à cet effet.

 

Session extraordinaire du 24 Septembre 1893

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Délibération du Conseil municipal de Saint-Pierre-Quilbignon, session extraordinaire du 24 Septembre 1893 - Archives municipales de Brest

Délibération du Conseil municipal de Saint-Pierre-Quilbignon, session extraordinaire du 24 Septembre 1893 – Archives municipales de Brest

Salubrité publique

A propos de l’épidémie cholérique qui sévit dans la commune, le Conseil d’hygiène dans sa séance du 12 Septembre, a parlé de deux villages, le Prat Lédan et les 4 moulins comme possédant des eaux suspectes. Il a conclu pour Prat Lédan : à une canalisation spéciale partant de Rouisan et d’avoir à délaisser complètement la fontaine existante ; pour les 4 Moulins  : à l’établissement de bornes-fontaines et à la fermeture de tous les puits.

Le maire soumet ces deux questions au Conseil Municipal et l’invite à prendre toutes les dispositions qu’il croirait utiles pour remédier à l’état des choses signalées.

Il fait remarquer que dès l’apparition de  l’épidémie dans la commune, l’administration municipale a pris toutes les mesures possibles pour l’enrayer, et a, à cet effet, suivi les instructions du Conseil d’Hygiène de France.

A différentes reprises les malades et les locaux contaminés ont été visités par M. le sous-préfet de Brest et M. le Cerf Mayer, médecin de la Commission d’Hygiène de l’arrondissement accompagné de l’administration municipale.

Hier encore, le Maire a fait visiter à ces Messieurs, au lieu-dit Kérangoff,un puits dépendant de la propriété Pérénès. Ce quartier ayant été jusqu’ici très éprouvé, la mairie a demandé au laboratoire municipal de Brest de vouloir bien analyser les eaux de ce puits, qui sert à alimenter plusieurs ménages des environs. Cette analyse a démontré que l’eau est souillée d’infiltrations de matières organiques, et de ce fait, doit être tenue pour suspecte. Notre visite d’hier nous a en effet fait découvrir une écurie touchant à ce puits et de laquelle s’échappent forcément des infiltrations.

M. Cerf Mayer, après avoir goûté cette eau, et pris communication de cette analyse, a déclaré l’eau nuisible et a demandé, en conséquence, la fermeture du puits.

La mairie a suivi les instructions données par l’administration, tant pour les mesures de précaution que pour l’inhumation des cholériques. Les deux gardes et un journalier sont, tous les jours, employés au service de désinfection et surveillent  avec dévouement les quartiers qui leur sont signalés.

La mairie a aussi reçu la visite de M. Martin DURR, médecin interne des hôpitaux de Paris, délégué du Ministre de l’Intérieur, qui a prescrit quelques mesures qui sont bien suivies.

L’administration municipale est heureuse de signaler au Conseil municipal une amélioration dans la situation sanitaire de la commune. En effet depuis plusieurs jours la moyenne des décès cholériques peut être évaluée entre un et deux. Néanmoins, toutes les mesures prises et à prendre nécessitent des dépenses indispensables non prévues au budget.

L’administration demande en conséquence au Conseil de vouloir bien voter un crédit pour y faire face.

Le Conseil, à l’unanimité, décide l’ouverture d’un crédit de mille francs, avec faculté au maire de le dépasser, si besoin était.

Quant au rapport de la commission d’Hygiène, le Conseil après avoir pris communication des mesures de précautions recommandées aux habitants par la municipalité et, entre autres, de ne faire usage que d’eau bouillie ne peut accepter la canalisation proposée pour le ¨Prat Lédan par cette commission d’hygiène, attendu que faute de ressources, on ne peut procéder actuellement à une canalisation dans le rue de Brest, quartier au moins dix fois plus populeux que le Prat Lédan et, qu’en outre, si l’eau d’une des fontaines est suspecte, la population a la faculté de s’alimenter aux autres fontaines plus avantageusement situées que celle visée par le conseil d’hygiène.

Pour le quartier des 4 Moulins, il serait peut-être autoritaire d’exiger la fermeture de tous les puits, vu que l’eau qu’on y puise ne sert pas à la consommation. Les habitants de ce quartier  ont en effet, à quelques mètres de leur domicile, une borne-fontaine d’eau potable.